ROBIN ♦ Sometimes i feel like giving up.

Allongée sur mon lit, mon casque sur les oreilles, je fixais le plafond en rêvant un peu ma vie, mon présent, mon futur. J'avais travaillé un bon moment sur mes devoirs, j'en avais avancé un et j'avais avancé également dans la lecture d'un livre pour un de mes cours. L'école, les cours, les devoirs, c'était un peu tout ce qui me faisait tenir le coup, m'accrocher à un meilleur avenir dans une bonne université... puis surtout partir de chez mes parents. Quitter Riverdale aussi ne me poserait pas de gros problèmes, j'aurai bien des amis qui iraient dans la même université que moi. J'espérai, en tous cas... Puis je vis la lumière de mon téléphone s'allumer et je retirai mon casque sans mettre la musique sur pause. Je rangeais mon petit lecteur MP3 dans la poche de mon jean et je lus le message. C'était Javier, il me demandait si je pouvais passer le chercher et si je pouvais ramener une veste. Je remarquais qu'il faisait quand même déjà nuit et qu'il pleuvait dehors. Le sang commençait à monter à mesure que je réalisais qu'il avait du se retrouver dehors à cause de son beau-père. Je m'empressais alors de lui répondre "j'arrive" et mis mon téléphone dans mon autre poche, récupérant une grande veste que j'avais (j'achetais parfois des vêtements chez les hommes, et ça pouvait servir, dans ce genre de situation, qui plus est) puis je pris un gros pull piqué au rayon homme également ainsi qu'une grosse écharpe au cas où, et je fourrais le tout dans un sac, puis j'enfilais ma propre veste, enfilais un bonnet et fonçais au rez-de-chaussée. Mes parents étaient sur le canapé à regarder des conneries à la télé.

« J'ai une course importante à faire pour les cours, je peux emprunter la voiture ? Il pleut des cordes dehors... ce serait plus sûr. » Mon père regarda ma tenue et mon sac rempli, et leva les yeux au ciel en me demandant de ramener la voiture rapidement. Je m'empressais de prendre les clés et partis en voiture, posant le sac côté passager, puis j'enclenchais le moteur et me dirigeai jusque chez Javier. Au bout d'un moment, je finis par me garer devant chez lui, puis je sortis de voiture en refermant bien derrière moi - au cas où - et cherchais Javier des yeux. Lorsque je l'aperçus, je fonçais vers lui et le pris dans mes bras. « Viens dans la voiture, tu seras au chaud... » Je l'emmenais avec moi puis une fois en voiture, lui montrais mon sac. « Je t'ai pris un gros pull, une veste et une écharpe si tu as trop froid. Je pense que tout devrait t'aller, n'hésite pas à te changer, de toutes façons personne ne te verra avec le temps qu'il fait. On va rouler un peu déjà, histoire de partir déjà d'ici. » Je lui caressais gentiment l'épaule et la joue, en signe d'amitié évidemment, puis je me remis à conduire. Je mis la radio, quelque chose d'un peu entraînant mais qui restait aussi assez calme. Pas de la techno par exemple. Au bout de quelques minutes, après nous être bien éloignés déjà de chez lui, je roulais vers une des supérettes de la ville encore ouverte à cette heure-ci. J'avais de l'argent sur moi par chance, je venais juste de penser à ça. Je me garais sur le petit parking, tout près de la porte d'entrée, puis coupais le moteur et me tournais vers Javier. « Tu veux parler de ce qu'il s'est passé ? Et si tu veux après on ira chercher quelque chose à boire et à manger dans la supérette, j'ai assez normalement dans mon porte-monnaie. »