[Ronnie&Archie] Good times

Middle fingers up, ego trip. Devil may care but we didn't mind. I won't forget the good times

Mon père n’est pas là ce soir. Je ne sais pas vraiment pourquoi, ni où il va, ni avec qui, mais peu m’importe. Au fond, j’espère qu’il a enfin rencontré quelqu’un, qu’il est prêt à enfin tourner la page après le divorce avec ma mère. Quoi qu’il en soit, je profite d’avoir la maison pour moi tout seul pour inviter Veronica. Je dois bien avouer que nos quelques soirées pizza devant un bon vieux film, font certainement partie des meilleures soirées que j’ai passées. J’apprécie beaucoup la présence de Ronnie, ses petites blagues raffinées, ses goûts hors du commun, sa conversation engagée et intelligente. Je l’apprécie sûrement plus que je ne devrais étant donné que mon cœur n’est pas à prendre. Mais il est difficile de contrôler ses sentiments. D’autant plus qu’avec Ronnie, je ne suis pas obligé de me cacher. Je peux la voir quand je veux, je peux rire avec elle, être vu en public avec elle. Quelque chose que je ne peux pas faire avec mon amante, Geraldine Grundy. Je sais que Veronica ressent plus ou moins la même chose envers ma personne, après ce baiser que nous avons échangé grâce au petit jeu de Cheryl. J’essaie de ne pas trop y penser cependant, de vivre la vie comme elle vient.

Quelques heures plus tard, nous voilà tous les deux dans ma chambre, installés sur mon lit en face de mon ordinateur. Après m’être emparé du dépliant récapitulant toutes les pizzas proposées par notre restaurant préféré, je me tourne vers la belle brune. « Tu peux choisir la pizza et le film. Je suis un vrai gentleman. » En rigolant, je lui tends mon téléphone pour qu’elle puisse appeler afin de commander notre dîner. Je le reprends juste avant qu’elle ne s’en empare quand je reçoit un SMS. Geraldine. Avec un petit sourire, je me dépêche de lui répondre, bien content de voir qu’elle pense à moi. Être dans une relation avec une femme plus âgée a quelque chose d’excitant, quelque chose que je ne suis pas encore prêt à
abandonner. Je me demande ce qu’elle peut bien trouver dans un petit jeune comme moi, mais tant qu’elle voudra de moi, je serai là. Je lui réponds rapidement avant de passer mon téléphone à Veronica. « On partage une pizza ? »

Middle fingers up, ego trip. Devil may care but we didn't mind. I won't forget the good times

Je ne peux empêcher le sentiment d’excitation quand je reçois un message de Geraldine, l’envie de lire ce qu’elle m’a écrit, la satisfaction de me dire qu’elle pense à moi, l’empressement dont je fais preuve pour lui répondre. Un vrai adolescent amoureux. J’aurai pu faire plus simple pour une première vraie relation. J’aimerai tellement que se soit plus simple. Comme Betty par exemple. Mais je ne l’aime pas comme cela. Mon regard dérive alors sur la jolie brune à côté de moi, sur mon lit, dans ma chambre. Dans ma maison. Comme Veronica. Et je sais que si Geraldine n’était pas dans ma vie, les choses auraient sûrement davantage évolué avec Ronnie. Parce qu’elle me plait. Mais pourtant, rien n’est jamais aussi simple. Je ricane un peu devant son choix de film, c’est certainement la troisième fois que nous le regardons ensemble. Et comme les deux premières fois, je vais sûrement encore m’endormir devant à la moitié du film. « Tu me raconteras la fin si je m’endors ? J’aimerai bien savoir comment ça finit quand même. » Je lui offre un sourire innocent pour qu’elle accepte sans râler avant d’enfin lui tendre mon téléphone pour qu’elle passe commande. « Moi, un appétit féroce ? T’imagines même pas ! » Un petit sourire en coin vient étirer mes lèvres. Cette phrase a un petit côté rempli de sous-entendus, je suis certain que Ronnie s’en rend compte aussi. Ce n’est pas vraiment de la drague, juste un petit jeu occasionnel entre nous.

J’installe l’ordinateur sur nos jambes, tout en sachant qu’il faudra bien que je me lève à moment donné pour récupérer et payer les pizzas. Alors que le film commence, je reçois un autre message de Geraldine me proposant de passer chez elle après les cours demain. J’accepte immédiatement, déjà impatient de la voir. Après quelques minutes de film, je me tourne vers Ronnie, ma curiosité m’intéressant bien plus que ce qu’il se passe sur l’écran en face de moi. « Alors, les gars de Riverdale te plaisent ? Tu as quelqu’un en vue ? » Je ne sais pas trop quoi attendre de cette question. Je ne devrais rien attendre en réalité, cela ne me concerne pas. Ne devrait pas me concerner du moins. Mais Veronica a fait parler d’elle à son arrivée, parce qu’elle sait se faire remarquer. La belle brune inaccessible, avec un style imparable et qui ne laisse personne lui marcher sur les pieds. J’entends les rumeurs dans les vestiaires. Elle ne laisse pas les garçons indifférents, ce qui est compréhensible. Je suppose que je n’ai simplement pas échapper à la règle. Les vibrations de mon portable indiquant un nouveau message me tirent soudainement de mes pensées qui s’égarent.