[SWEET&LULA]Whenever you need it, you got a friend in me

« J’en ai rien à faire, je ne mangerais pas avec eux. Ce sont vos amis, pas les miens ! »

« Lula, un peu de respect veux-tu ! Les Colby ont beaucoup fait pour la ville et tu sais bien qu’une fois par mois avec ta grand-mère, ils viennent manger à la maison. Ce n’est qu’un soir par mois, tu pourrais faire un effort.»

« Et pourquoi ça ? Pour avoir à supporter leurs critiques sur mes amis et les entendre s’apitoyer sur mon sort d’être dans un lycée de dégénérés ?! »

« Ils ne diraient jamais cela, voyons. »

« Non c’est sûr, se serait plutôt quelque chose comme: "pauvre enfant, avoir à étudier dans ce lycée de délinquants" Très peu pour moi. Je vais manger dehors de toute façon. » répliqua-t-elle en dévalant les escaliers.

« Lula ! Reviens ici immédiatement! Moi vivant, tu ne sortiras pas de »

« Oui oui je sais ! Je reviens ce soir. A plus ! »

Elle coupa son grand-père sans hésitation, enfila son manteau et sortit de la maison familiale en claquant la porte derrière elle. Comme s’il pouvait faire quelque chose pour l’en empêcher. Bien sûr que non et vu le temps hivernal, il ne prendrait pas le risque de sortir lui courir après. Même s’il ne peut pas courir.

Tout en riant, Lula se mit à courir, contente de pouvoir sortir pour aller retrouver son ami. Il y a quelques minutes de cela, Sweet Pea lui avait envoyé un message pour aller manger un bout. Quel bon timing ! Elle lui avait répondu avec un grand oui, trop contente de pouvoir déguerpir. En plus, ça faisait un petit moment qu’elle n’avait pas papoté seule à seule avec lui. Elle n’était pas la seule à avoir l’esprit occupé ces derniers jours, on dirait. C’est donc avec un sourire aux lèvres que Lula arriva à la pizzeria et s’installa à une table au coin où ils seraient tranquilles. Elle déposa son manteau sur le banc à côté d’elle et commanda les boissons en attendant, connaissant par cœur ce qu’il aimerait sans doute boire. Depuis le temps qu’ils se connaissaient, ce n’était pas compliqué à savoir.

“Salut. C’cool qu’tu sois v’nue. Tu va bien ?”

« Salut ! Ouais ça va. Toujours, tu le sais et puis tu m’as sauvé la mise. » Alors qu’il s’installait, le serveur apporta leurs boissons et Lula attendit qu’il s’en aille pour reprendre la parole. « Grâce à toi j’ai échappé à un mortel repas de vieux, alors merci. Sinon ça va, comme d’hab quoi. Et toi alors ? Que me vaut l’honneur de déjeuner avec toi, Sweetie ? »

Lula plaisantait. Dès qu’elle prenait ce ton, ce sourire en coin, cet air espiègle et qu’elle utilisait ce surnom d’enfance juste pour l’enquiquiner, c’était tout simplement pour rigoler. Rien de bien méchant. Elle ne s’y prendrait pas de cette façon sinon et puis elle l’aimait bien Sweet Pea. C’était un de ses proches amis d’enfance, un de ceux qu’elle considérait comme sa famille. Sa famille de cœur à qui elle tenait énormément, mais ils n’étaient pas du genre à se le dire. Pas la peine. Les actes et la présence suffisaient.

« Ahah, éternel bouche-trou que je suis. Mince alors, c’est que j’ai de la chance aujourd’hui ! »

Lula n’y croyait pas deux secondes et c’est bien pour cela qu’elle le prit à la rigolade, sinon elle lui aurait déjà servie une sale gueule dans le cas contraire.

« Dit plutôt que tu ne tenais plus sans me voir et que je te manquais. »

Un clin d’œil et une petite gorgée de son verre avant d’avoir mal aux joues à force de plaisanter bêtement comme des idiots. C’est que c’est tellement plus facile de sourire et de rire en compagnie de ses amis. Juste les voir suffisait à alléger son humeur et à lui mettre du baume au cœur. Elle en oubliait presque la dispute avec ses grands-parents. D’ailleurs, elle passa brièvement sur se passage, n’ayant aucune envie de discuter d’eux et de s’attarder sur ce sujet. Elle ne voulait pas gâcher cette bonne humeur retrouvée. Alors elle change de sujet.

« Oh d’ailleurs, en parlant de Fangs ! C’est vrai ? Ça y est ? Il va franchir le pas ? »

Vrai ou encore une belle parole et ils allaient devoir attendre encore des mois avant qu’il franchisse le pas et rejoigne les Serpents. Elle était curieuse de savoir si cette fois serait la bonne, elle-même ayant songé à les rejoindre et ne l’ayant pas fait pour une seule raison. Raison qui la perturbait encore aujourd’hui.

« Est-ce que je pourrais venir ou c’est confidentiel ? Roh t’inquiète si ça l’est, c’est pas grave, mais vous pourrez me raconter ? Juste un peu ? »

Et voilà les yeux de chien battus qui ne valaient pas un sous, mais qui les faisaient bien marrer à chaque fois qu’elle exagérait et pour rire d’avantage.