Invité | Sujet: The floor is pasta - Toni Lun 11 Juin - 0:26 | |
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Toni & Cheryl
Des pâtes à la cantine. J'en avais manqué, depuis la semaine dernière. Des spaghettis bolognaise. L'assiette ne donnait pas envie, mais mon estomac grogna quand même lorsque je la posai sur le plateau. Maman avait été de mauvaise humeur hier. Elle m'avait punie pour être rentrée trop tôt. Elle n'avait pas apprécié que je les interrompe, elle et son client. Elle m'avait privé de dîner et interdit de quitter ma chambre, comme si j'avais huit ans. Et elle osait dire que j'étais anorexique ! A une heure du matin, je m'étais réveillée, l'estomac tordu, et je m'étais glissée jusqu'à la cuisine pour découvrir le réfrigérateur vide : elle avait offert à dîner à ses deux clients de la veille, celui du début de soirée, et celui qui était arrivé dans une porsche couleur vert nauséeuse à vingt-deux heures. Je me demandais encore si Nana avait eu à dîner hier soir, mais elle n'avait pas l'air d'aller mal ce matin. Ce matin, d'ailleurs, j'avais eu un petit-déjeuner étendu à un café et une pomme. C'était un petit-déjeuner normal pour moi, à la condition d'avoir dîné la veille. Je mourais de faim. Encore plus en découvrant le yaourt aux fruits qu'ils proposaient en dessert. Je n'avais jamais été aussi heureuse de voir un yaourt à la banane. Je le posai sur mon plateau, à droite de l'assiette, sous la petite bouteille de jus de fruits. L'odeur de tomate chaude aux herbes m'assomait, je voulais rejoindre une table au plus vite et avaler - de manière raffinée - cette énorme assiette de pâtes bolognaise. Perdue un instant dans la contemplation de mon repas, je me tournai abruptement, mon plateau bloqué dans sa trajectoire par un objet indésirable. Il s'effondra au sol, et je contemplai avec désolation mon plat chaud étalé sur le sol répugnant de la cafétéria. J'allais pleurer. J'aurais pleuré si mon dégoût face à la perte de mon repas ne s'était pas transformé en colère vive à la découverte de l'auteur de l'agression. Les Serpents. Un petit groupe se tenait là et, si je n'avais pas vu qui m'avait bousculée, mon regard noir tomba sur Toni. Elle apparaissait souvent en tête de groupe, la personne à qui s'adresser si on avait quelque chose à dire aux Serpents, en dehors du clochard. Elle semblait être la seule du groupe à savoir s'exprimer. - Je pensais que la pauvreté vous empêchait de gâcher la nourriture, assumai-je durement.
Mon estomac se tordait, je lui intimai de rester silencieux. Je perdrais tout crédibilité s'il se mettait à grogner. J'étais de mauvaise humeur depuis la veille, un sentiment d'injustice à la punition infligée par ma mère me serrant la gorge depuis plus d'une douzaine d'heures, et je comptais bien passer ma colère sur les Serpents. C'était facile de s'en prendre à eux. Ils se mettaient facilement en colère, et mes observations m'avaient poussée à trouver une certaine satisfaction dans le fait de pousser Toni hors de ses gonds. Si les garçons Serpents étaient prêts à se battre avec les Bulldogs pour se faire respecter à Riverdale High, Toni semblait avoir un peu plus de contrôle. Combien de fois m'en étais-je pris gratuitement aux Serpents depuis leur arrivée ? Je m'en serais sûrement lassée s'il n'y avait pas eu Toni Topaz. - Je vous laisse nettoyer, puisque vous avez l'habitude de nettoyer derrière les Blossom, crachai-je, non sans amertume face au rappel de la mort de J.J. Je ne regardais que Toni, espérant que les autres étaient assez intelligents pour comprendre que, malgré l'utilisation de la deuxième personne du pluriel, ce n'était pas à eux que je m'adressais, mais à leur petite cheffe troubadour. Je voulais voir combien de temps et de mauvaises paroles il lui fallait avant de se montrer physiquement violente. Curiosité malsaine. Le seul intérêt qui pouvait actuellement surpasser ma faim.
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